L’Efus et la journée internationale des droits des femmes le 8 mars : le travail continue

Paris, France, février 2022 – Le 8 mars marquera comme chaque année la journée internationale des droits des femmes, instaurée par les Nations Unies en 1977 et célébrée partout dans le monde par de nombreux gouvernements et organisations de la société civile. L’Efus, qui travaille depuis près de 35 ans sur la prévention et la lutte contre les violences contre les femmes, s’associe à cette manifestation en exprimant sa solidarité avec les femmes et toutes les victimes de violences de genre et intra-familiales. 

Même si on peut arguer une certaine amélioration depuis 1977, notamment une plus grande sensibilisation des citoyens et des pouvoirs publics et l’émergence de puissants mouvements issus de la société civile, la pandémie de Covid a malheureusement montré que ce phénomène reste répandu et l’a même souvent renforcé. Selon un rapport publié en février 2021 par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (European Institute for Gender Equality, EIGE) « nous ne connaissons pas aujourd’hui la véritable étendue des violences contre les femmes pendant la pandémie de Covid-19. Seules un tiers des victimes signalent les violences commises par leur partenaire, hors épisodes de crise, ce qui fait que les statistiques officielles ne reflètent pas le nombre véritable de victimes. Mais aucun gouvernement ne peut nier la gravité et l’urgence de la situation au vu de la vague de violence à laquelle nous avons assisté en 2020 ». 

Indépendamment de la pandémie, les femmes continuent à être victimes partout dans le monde non seulement de féminicides mais aussi de violences physiques, émotionnelles, structurelles, sexuelles, culturelles, verbales et économiques. 

Reconnaître le rôle de collectivités territoriales

De par leur ampleur, ces violences, qui sont courantes autant dans les espaces publics et professionnels que dans la sphère privée, doivent être des cibles prioritaires des politiques locales de sécurité. L’approche de genre et la problématique des violences faites aux femmes doivent être intégrées systématiquement.

Dans son Manifeste Sécurité, Démocratie et Villes, l’Efus recommande que « les collectivités territoriales soient pleinement impliquées dans les stratégies de lutte contre les violences de genre » et que leur rôle en matière de prévention et d’assistance aux victimes soit « reconnu et fortement soutenu par les gouvernements nationaux ainsi que par les institutions européennes et internationales ». Les collectivités membres de l’Efus s’engagent notamment à intensifier leurs efforts pour établir et coordonner des « réseaux de prévention rassemblant de nombreuses parties prenantes » et à « diversifier les profils, notamment de genre, des équipes engagées dans la prévention des violences faites aux femmes ». 

Plusieurs projets de coopération européenne

Prevention / Harcèlement sexuel sur les lieux de vie nocturne : réduction et prévention) qui a pour objectif de créer une culture commune chez les acteurs de la nuit et de leur donner des outils appropriés pour prévenir le harcèlement sexuel dans les lieux de vie nocturne. 

Entre 2015 et 2017, l’Efus a également mené le projet Just & Safer Cities for All (Des villes plus sûres et justes pour tous), dont l’objectif principal était de sensibiliser les citoyens au niveau local et au-delà sur le problème de la violence raciste et toute autre forme d’intolérance, notamment les violences de genre. 

Par ailleurs, pour renforcer son travail dans ce domaine, l’Efus dépose des projets en réponse aux appels d’offres de la Commission européenne. Nous vous informerons des résultats de ces efforts dans les semaines à venir.  

Collecte des pratiques locales

Pour permettre l’échange de bonnes pratiques au niveau européen, l’Efus publie régulièrement des fiches de pratiques sur des exemples de politiques locales. Il a notamment publié une fiche avec cinq exemples dans les Villes de Paris (France), Malmö (Suède), Ravenne (Italie), Sosnowiec (Pologne) et Setúbal (Portugal). La fiche est disponible sur Efus Network.

Lors de la première période de confinement en 2020, l’Efus a organisé une série de webconférences pour répondre à un besoin fort des collectivités et partenaires de communiquer et d’échanger sur les enjeux de sécurité inédits qui se sont posés durant cette période. Une séance a notamment été organisée sur l’augmentation des violences intrafamiliales et comment y répondre. Le compte rendu est disponible sur Efus Network.

Pour plus d’informations

> Voir la section Violences faites aux femmes de notre site internet

> Rapport de l’EIGE sur les violences domestiques lors de la pandémie de Covid-19 dans l’UE